Étudier en Turquie pour les étrangers : avantages, risques et mises en garde

Depuis plusieurs années, la Turquie est devenue une destination très demandée par les étudiants venant des quatre coins du monde arabe. Que ce soient des Algériens, des Marocains ou même des Égyptiens, rien ne semble arrêter la ruée vers ce pays qui connaît un boom dans presque tous les domaines.

Ce nouvel engouement a naturellement engendré une multiplication des offres d’assistance plus ou moins malhonnêtes (arnaques). Nous allons essayer d’expliquer ci-dessous pourquoi aller étudier en Turquie n’est pas toujours une bonne décision à prendre, surtout pour les Algériens.

Voici donc 7 raisons pour lesquelles il faut bien réfléchir avant de s’inscrire dans une université turque :

1. Difficulté d’avoir une information fiable

Comme mentionné ci-dessus, aller étudier en Turquie est devenu un tel phénomène de masse que c’en est devenu un marché juteux pour plusieurs acteurs et prestataires de services :

  • Les agences de voyages : qui offrent des inscriptions universitaires et qui dont ont intérêt à ce que le client entame ses démarches pour aller étudier en Turquie.
  • Les intermédiaires en Turquie : qui facilitent l’accès à la bureaucratie une fois sur place (titre de séjour, inscription définitive, logement…)
  • Les influenceurs et créateurs de contenu : qui sont payés pour promouvoir la destination Turquie pour les étudiants.

Ainsi, personne d’impliqué dans ce ‘domaine’ n’a intérêt à évoquer les mauvais côtés des études en Turquie pour les potentiels intéressés, même s’ils sont plus que de simples inconvénients.

En effet, la majorité des problèmes qui seront évoqués par la suite font très vite comprendre à l’étudiant qu’il vaudra mieux se choisir une autre destination pour son cursus à l’étranger.

L’information ‘honnête’ se trouve donc être très rare, ce qui est déjà alarmant en soi.  Malheureusement, dans la majorité des cas, ce n’est qu’une fois sur place que les étudiants se rendent compte de la réalité de la démarche, et nombreux sont ceux qui font volte-face et rentrent au pays.

2. Nécessité de passer par un intermédiaire 

Un autre signal d’alerte qui devrait faire réfléchir plus d’un, c’est l’impossibilité d’accomplir toutes les démarches sans intermédiaire (sauf dans le cas des bourses d’études). Que ça soit une agence dans le pays d’origine ou une fois en Turquie, il est indispensable d’avoir une orientation ‘payante’ afin de pouvoir accomplir les démarches administratives.

En effet, une fois là-bas, presque personne ne sera en mesure de vous guider de bon cœur, car, déjà, à cause du problème de langue, mais aussi souvent, les étudiants qui y sont déjà sont aussi passés par des agences, et ne connaissent pas forcément la manière avec laquelle les choses doivent être faites.

Sera ajoutée à cela une administration totalement turcophone qui rend la chose encore plus complexe.

3. L’anglais n’est pas compris par la majorité de la population

Le problème de la communication pour les étudiants étrangers en Turquie est loin d’être confiné à l’espace bureaucratique. Même dans la vie de tous les jours, il est parfois difficile d’avoir ce qu’on veut dans une boutique ou une épicerie locale qui soit loin des centres touristiques.

S’ajoutant à cela l’impossibilité de négocier dans de telles conditions ce qui ouvre la porte à tous les dépassements (arnaques au prix).

Les étudiants se rendant en Turquie se retrouvent donc à fréquenter des cercles fermés composés de personnes qui issues de la même origine. Chose qui gâche quelque peu l’expérience d’aller vivre dans un pays étranger.

4. Année préparatoire de langue

Que ça soit pour entamer un cursus en anglais ou en Turque, les étudiants étrangers se retrouvent souvent (mais pas toujours) obligés de passer par une année préparatoire afin d’apprendre la langue avec laquelle ils sont censés étudier plus tard. Une étape qui vient s’ajouter à l’examen YÖS requis par la majorité des universités anatoliennes.

Cette année préparatoire n’est pas une mauvaise chose en soi, surtout si on désire apprendre la langue turque afin de s’installer plus tard en Turquie ou même pour simplement trouver du travail l’année d’après. Néanmoins, elle peut s’avérer très coûteuse, non seulement pour les frais d’inscription, mais aussi pour les frais de logement, nourriture, loisir… autant de temps perdu que d’argent donc.

5. Rareté du travail

Le plus grand problème qui doit vous dissuader d’aller étudier en Turquie c’est la quasi-impossibilité de trouver du travail pour les étudiants fraîchement arrivés. Une difficulté due à plusieurs raisons dont :

  • La nécessité de savoir parler turc avant d’espérer être engagé.
  • L’inexistence de jobs à temps partiel.
  • La difficulté d’étudier en parallèle parce qu’il faudra travailler de 8 à 12h/jour.
  • Un taux de chômage élevé, surtout depuis l’épidémie.
  • La pression mise par les migrants irréguliers sur le marché du travail en noir.
  • La majorité des universités se trouvent en dehors d’Istanbul où le travail se fait rare.

Il est donc clair qu’il est impossible, dans de telles conditions, d’atteindre aisément son indépendance financière. L’étudiant devra ainsi continuer à compter sur ses parents afin de recevoir les 400 à 600€/mois nécessaires à une survie dans un cadre de vie qui soit digne.

Cela est d’ailleurs sans doute la plus grande différence avec la poursuite des études les pays occidentaux où trouver du travail pour un étudiant est une chose aussi facile que naturelle.
 

6. Insécurité et manque de vie nocturne

À première vue, le manque de vie nocturne en Turquie, surtout en dehors d’Istanbul où tout est fermé aux alentours de 21h, ne semble pas pouvoir déranger les Algériens qui eux aussi n’ont pas cette culture. Néanmoins, ce que cela reflète, c’est l’insécurité qui peut régner le soir dans les quartiers.

De nombreux étudiants ayant été admis dans une université dans les régions orientales de la Turquie se sont plaint des bandes de quartier qui agressent, vol et parfois même tuent sans raison. S’ajoutant à cela les problèmes liés au PKK qui fait régner un climat de terreur autant pour les locaux que pour les étrangers.


7. Aucune perspective d’accès à l’Union Européenne

On essaie parfois de nous vendre l’idée que la Turquie est une bonne première étape qui facilitera par la suite l’accès à des pays de l’Union européenne. Faux !

La Turquie est considérée comme un pays du Moyen-Orient dont la culture et l’histoire sont très différentes de celles d’autres pays d’Europe.

Il n’y a ainsi aucune automaticité ni facilitation pour les étudiants venant du monde arabe et qui ont étudié en Turquie pour continuer leurs études, voire de s’installer dans un pays Schengen.

Conclusion

Il est clair que selon ce qui est présenté ci-dessus, aller étudier en Turquie ne semble pas valoir la peine pour deux catégories de personnes :

  • Les étudiants issus de familles moins aisées qui comptent travailler en même temps pour financer leurs études.
  • Les étudiants qui désirent faire de la Turquie une étape par laquelle ils iront s’installer en Europe plus tard.

Les seules qui doivent, à notre avis, aller étudier en Turquie sont  ceux qui ont reçu des bourses d’études gouvernementales qui couvrent leurs dépensent et qui n’ont pas l’intention de s’installer en Turquie après la fin de leur cursus.

nb : Tout ce qui a été mentionné dans cet article n’est que l’avis subjectif de la rédaction de VisaYnou, il existe évidemment plusieurs points positifs à aller étudier un cursus complet en Turquie, mais cela ne semble pas, à notre humble avis, valoir le coup par rapport à d’autres pays.  

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