Étudier en France sans passer par Campus France : Voici comment faire
Contrairement à une idée reçue en partie due à une ambiguïté présente dans les énoncés officiels, il est tout à fait possible à des étudiants non européens d’aller étudier dans une université en France sans passer par la procédure Campus France (officiellement appelée « Études en France »).
Néanmoins, pour ce faire, l’étudiant devra passer par un chemin plus long qui lui coûtera automatiquement plus d’argent. Il est aussi bon de rappeler que même si cette procédure indirecte ne garanti pas automatiquement l’admission aux universités françaises (surtout pour le niveau Master), elle permet néanmoins de court-circuiter la les démarches ‘classiques’ et éviter ainsi, entre autres, le refus d’admission à une université à cause d’un entretien qui s’était mal passé.
Ce que dit le règlement
Analysons bien cet extrait d’une réponse donnée par campus France Mali dans sa section FAQ :
Est-ce que la procédure Campus France est obligatoire ?
Oui, la procédure Campus France est obligatoire (sauf pour les candidats de nationalité française ou ressortissants de l’espace Schengen). Il est nécessaire de faire la procédure Campus France avant d’aller demander un visa « long séjour » pour études en France.
Source
Analyse sémantique
À première vue, on serait tenté de comprendre qu’il n’existe pas d’alternative au programme campus France pour les étudiants issus de pays ou cette procédure est obligatoire. Mais ce qui n’est pas clairement mentionné c’est que la notion de ‘ressortissant européen’ inclut aussi les étudiants étrangers (Maghrébins, Africains ou autre) déjà présents sur le sol européen.
En d’autres termes, il suffit d’avoir une carte de séjour ou de résidence dans un autre pays européen pour s’inscrire dans une université française sans passer par la procédure campus France. Ce qui est très faisable via la méthode qui suit :
Ce qu’il faut faire
1. Si l’étudiant est déjà présent sur le sol européen
Dans ce cas-là, Il n’y a pas plus simple ! Il suffit de directement contacter par e-mail l’université de son choix et de tenter d’y être accepté. En cas d’acception (admission), l’étudiant n’aura plus qu’à se rendre à l’ambassade française du pays de résidence, et de demander un visa étudiant pour les niveaux : L2, L3, M1 et M2. Ou un visa « talent » portant la mention ‘chercheur’ pour une inscription en Doctorat.
Exception
On remarque bien que ceux désireux de s’inscrire en niveau L1 ne sont pas concernés par cette procédure allégée. Ils devront donc déposer une DAP (Demande d’Admission Préalable) pour pouvoir être inscrit en France. Une petite procédure supplémentaire à faire au niveau du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France du pays de résidence.
2. Si l’étudiant n’est pas résidant en Europe
Comme mentionné précédemment, la procédure dans ce cas-là risque d’être longue et quelque peu coûteuse. En effet, il faudra d’abord réussir à avoir un titre de séjour dans un pays européen tiers, puis chercher à être admis dans une université française.
Le meilleur moyen pour ce faire reste de demander une inscription universitaire dans un pays de l’espace Schengen, ce qui garantira automatiquement à l’étudiant l’obtention du titre de séjour. Une fois acquis, l’étudiant peut choisir (ou pas) de réellement poursuivre la formation à laquelle il s’est inscrit. Ceci dit, l’acquittement des droits d’inscription est quasi-obligatoire (d’où la cherté de la procédure).
Les étapes à suivre
Plus concrètement, les étudiants africains et maghrébins vivant en Afrique et souhaitant passer par cette procédure qui court-circuite celle prévue par Campus France devront :
- S’inscrire pour deux tests de langue : le TCF et le TOEFL (ou autre).
- Contacter des universités de pays Schengen à coût réduit (Bulgarie, Pologne, Portugal…) afin d’obtenir une inscription à une formation donnée en langue anglaise (surtout pour le Master).
- Après avoir eu l’accord de l’université, demander un visa d’études vers le pays où se trouve l’université.
- Une fois là-bas, il faudra payer les frais d’inscription (si cela n’a pas déjà été fait depuis le pays d’origine par carte de paiement international -VISA, Master Card…-).
- Le certificat d’inscription en main, Il faudra ensuite postuler pour avoir un titre de séjour dans le nouveau pays d’accueil.
- Un ou deux mois après, l’étudiant aura son titre de séjour et pourra ensuite commencer la procédure mentionnée dans la section 1. « Si l’étudiant est déjà sur le sol européen ».
Important à savoir
Une grande partie du coût élevé de cette procédure provient du fait que durant tout son séjour dans le premier pays d’arrivée, l’étudiant aura beaucoup de dépenses. En dehors des frais d’inscription, il sera obligatoire de louer une chambre avec un contrat d’une année ainsi que tout ce qui est frais du quotidien (courses, transport, frais administratifs…).
Une autre manière pour garantir une inscription et un soutien financier et de postuler pour des bourses d’études. Il n’est pas nécessaire d’avoir d’excellents résultats durant le cursus pour le faire.
Retrouvez la procédure en détail dans notre article dédié aux bourses d’études et comment en trouver.
Le cas où l’étudiant est sans-papiers en France
Consulter le dossier détaillé dédié à ce sujet ici.
Pourquoi s’inscrire en France alors qu’on est déjà dans un autre pays européen ?
Cette question plus que légitime trouve sa réponse dans la politique sociale en France, beaucoup plus favorable qu’ailleurs envers les étrangers. De plus, la barrière de la langue ainsi que la potentielle présence de connaissances en France fait en sorte qu’on est toujours plus (financièrement) en sécurité là-bas qu’ailleurs.
De plus, dans la majorité des pays moins riches en Europe, il est très difficile de trouver un job étudiant afin de pouvoir atteindre très vite l’autonomie financière. La situation est certes quelque peu difficile en France aussi, mais cette dernière offre tout de même plus d’opportunités aux étudiants étrangers, surtout en région parisienne.